Fringe St-Ambroise Montréal 2018 Festival: «American Miracle - On pense toujours que les idiots sont idiots jusqu'à ce qu'ils soient exceptionnels», un spectacle justement exceptionnel!


par Luc Archambault


photographe: Rémy Savard

     «This is a one woman show. Voici le spectacle d'une seule femme». Ces deux phrases résument tout à fait ce show déjanté, ludique et hautement hilarant, conçu et joué par Rosalie Dell'Aniello. Retenez bien ce nom, elle va conquérir bien des scènes dans un proche avenir. Avec ce talent certain pour la comédie, tant physique de verbale, un tel talent ne peut rester caché très/trop longtemps. En dépit du titre, ce spectacle n'est guère bilingue. Oh, dans une manière plus qu'assumée digne d'une Céline Dion, accent et vocabulaire francophone essentiellement traduits au premier degré, on s'entend pour dire que nos cousins anglophones non-parfaitement bilingues vont manquer aumoins la moitié des farces et sous-entendus de cette pièce, d'un niveau stratosphérique côté ironie et inventivité. 

     Et cette petite dame d'entrer sur scène revêtue d'un costume d'écureuil. Elle se compare, avantageusement selon moi, à une Lady Gaga se garochant dans le vide au Super Bowl, paillettes et néant intellectuel en évidence. Elle, contrairement à la sidérale vedette creuse, traite de féminité, d'hygiène féminine, de rêve américain. Une trop grosse bouchée à mâcher? Non. Elle trame une logique propre à toute l'absurdité de la modernité, dans l'intimité d'un rêve américain ingéré et digéré à travers le conformisme des médias populaires, mais avec tout l'acide que génère la bile sur-sollicitée par ce gavage constant. Ce texte, d'une intelligence rare, marquera cette édition du Fringe tant par sa pertinence que son impertinence. «Pour la gloire, pour les femmes, to be revolutionary». Difficile d'en rajouter sans frôler la stratosphère. Chapeau. Je vais désormais vous suivre sans relâche, Madame!

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